[...] la personnalité très complexe du peintre paraît difficilement classable, selon la terminologie en vigueur, dans les nosographies psychiatriques actuelles qui toutes font l'impasse sur la question de la mythomanie. Parmi les ouvrages assez récents, seul Pierre Scherrer, dans sa somme de clinique psychiatrique en quatre volumes, consacre un chapitre entier aux mythomanes dont il décrit quelques observations originales. Dans le cas de Pierre Molinier, il n'y a pas de grand roman mythique, d'histoire bien structurée, mais plutôt une série de récits mensongers à finalité provocatrice, vaniteuse et utilitaire, visant à satisfaire son érotisme perverti. L'hypomanie de Pierre Molinier explique le caractère multiple et diversifié de ses propos fabulatoires qui ont fini par faire partie intégrante de sa vie et de sa légende d'artiste maudit.

Michel Bénézech

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