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Vous pouvez voir le photomontage La grande mêlée à l'adresse suivante: www.bartschi.ch/Pm/Pm_page43.html

EKHR, Jonas. "Et Dieu tira la femme d'une côte de l'homme..." [Incipit], in: La grande mêlée, Strasbourg: In Extremis, Décembre 2001, Vol. 1

Et Dieu tira la femme d'une côte de l'homme, et il vit que cela était bon, et il recommença, et la chair engendra la chair, et Dieu qui aimait la bonne chair vit que cela était bon, ces femmes qui peuplaient la terre et s'empilaient autour de l'homme, de l'homme mâle et femelle, dit-on, de l'homme fait à son image et qui, pas plus bête pour ça, se demandait d'où venaient toutes ces femmes qui peuplaient la terre, d'où venait toute cette chair qui se terrait à poil, toute cette chair tirée de rien qui s'empilait autour de sa pomme, toutes ces femmes à poil les unes sur les autres, toute cette pile de chair vêtue de beaux atours, toute cette pile de peaux à dépoiler d'amour et qui de loin formait comme une grande étoile, une étoile à douze branches de soie, à douze jambes deux fois, à autant de jarrets, autant de jarretelles, autant de bas de joie, et l'homme dans ce magma était comme couronné d'une vivante étoile, d'une étoile à douze paires, à douze paires de branches, et Dieu vit que cela était bon, ce signe sur la terre qui éloignait le mal, ce grand signe du ciel descendu sur la terre, car cette étoile tout au bout de ses branches était armée d'autant de talons, d'autant de talons prêts à écraser le mal, et le mal tout en bas de soi avait nom le "serpent", c'est-à-dire l'idole, et l'idole tentait la mêlée, tentait la femme et l'homme.

Jonas Ekhr

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